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Vieillissement à domicile ou en Ehpad : réalités économiques et alternatives pour les seniors

À la question de savoir si les personnes préfèrent vieillir chez elles ou en Ehpad, une large majorité exprime le désir de rester à domicile, entourées de leurs proches. Toutefois, bien que cela puisse sembler réalisable en théorie, le maintien à domicile nécessite que le senior conserve une certaine autonomie. Malheureusement, beaucoup ne sont plus en mesure de vivre seules en toute sécurité. Ces personnes dépendent souvent de services d’aide personnalisée pour continuer à vivre chez elles.
Cependant, les coûts associés à l’adaptation du logement et aux services d’aide à domicile peuvent rendre le choix de vieillir chez soi plus onéreux que le séjour en Ehpad, comme le souligne un récent documentaire.

En France, l’idéal de vieillir en bonne santé et en autonomie à domicile reste fortement prisé. Néanmoins, les réalités de la dépendance altèrent souvent cette aspiration, rendant le maintien à domicile plus complexe.

Exemple de senior dépendant à domicile

Les conditions idéales pour un maintien efficace à domicile

La majorité des seniors de plus de 80 ans rencontrent des difficultés à accomplir seuls les tâches quotidiennes essentielles comme se lever, se laver, s’habiller ou cuisiner. Pour continuer à vivre chez eux, il est crucial qu’ils prennent certaines mesures :

  • Investir dans des modifications domiciliaires pour sécuriser et faciliter les activités du quotidien.
  • Recevoir un soutien constant de la part de proches, essentiel pour gérer les problèmes de santé et la perte d’autonomie.
  • S’entourer d’une équipe de professionnels de santé, incluant des infirmières, un médecin, un ergothérapeute, et une aide à domicile, afin de bénéficier d’un encadrement médical et d’une assistance sociale personnalisée.

Selon un reportage récent, un senior en perte d’autonomie sévère peut engager jusqu’à 4000 euros mensuels pour l’achat d’équipements spécialisés, l’aménagement de son domicile et le paiement des aides à domicile.

Ces coûts constituent un obstacle majeur pour la plupart des seniors souhaitant rester chez eux, surtout en l’absence de soutien financier adéquat.

Il existe certes des aides financières départementales, municipales et issues de diverses organisations pour subvenir à ces besoins, mais l’accès à ces fonds est souvent restreint par des critères stricts tels que le revenu, l’âge, et la compatibilité avec d’autres aides. De plus, les procédures pour obtenir ces aides sont généralement longues et compliquées, décourageant de nombreux seniors.

  • Acquisition de matériel technique spécialisé
  • Réalisation de travaux d’aménagement
  • Rémunération des aides à domicile

Pénurie de professionnels pour l’assistance à domicile des seniors

Assurer le maintien à domicile des personnes âgées nécessite l’intervention de multiples professionnels dédiés à leur bien-être. Cependant, recruter ces spécialistes pour l’accompagnement à domicile est aussi ardu que de trouver une place en Ehpad.

Les défis incluent :

  • La difficulté de réserver une place au sein des Services de Soins Infirmiers À Domicile (SSIAD), malgré la présence de nombreuses structures.
  • Une pénurie chronique de généralistes dans certaines régions, limitant leur disponibilité pour des visites à domicile, essentielles pour identifier les fragilités et coordonner les soins des seniors en perte d’autonomie.
  • L’attente pour la création de 100 000 postes d’aides à domicile supplémentaires en France, secteur déjà confronté à une pénurie exacerbée par une demande croissante, rendant le recrutement complexe.

L’impact des aidants familiaux sur le maintien à domicile des seniors

Les aidants familiaux jouent un rôle vital dans le maintien à domicile de leurs parents âgés. Toutefois, cette responsabilité, souvent économique, s’accompagne d’une lourde charge mentale et physique pour le proche aidant.

Les défis rencontrés par les aidants familiaux comprennent :

  • La fatigue et l’épuisement résultant du rôle souvent improvisé et exigeant de soins continus.
  • Les sacrifices personnels fréquents pour répondre aux besoins de leurs proches.
  • Les conséquences graves sur leur propre santé et bien-être, soulignant la nécessité de soutien et de ressources adéquates pour les aidants.

Alors que résider en Ehpad implique des frais considérables, demeurer à domicile en état de forte dépendance peut aussi devenir onéreux, souvent inaccessible sans aide financière de l’État ou de la famille. Les dépenses comprennent des investissements significatifs dans l’aménagement du logement et la rémunération du personnel d’assistance.

Coûts détaillés du maintien à domicile

  • La sécurité sociale couvre une partie des soins, comme en Ehpad, mais à domicile, les frais supplémentaires liés aux aides et à l’équipement s’élèvent en moyenne à 1 200 € par mois pour les non-propriétaires.
  • Les coûts varient en fonction de l’âge : 695 € pour les 65-75 ans, 885 € pour les 75-85 ans, et montent à 2 070 € pour les plus de 85 ans, reflétant les besoins croissants en dépendance et soins d’accompagnement.
  • Entre 2020 et 2023, ces dépenses ont augmenté de 16,6%.

Pour les seniors totalement dépendants, les économistes estiment que les coûts des aides à domicile, essentielles pour un vieillissement autonome chez soi, sont cruciaux pour le maintien de leur indépendance.

Le coût journalier pour une aide à domicile travaillant 4 heures et 30 minutes par jour au tarif horaire de 23,50 euros est de 105,75 euros. Le coût mensuel, en supposant que l’aide travaille tous les jours du mois, serait de 3 172,50 euros.

Récapitulatif des charges restantes pour les seniors en fonction de leurs revenus

Niveau de revenu mensuel Montant net à payer post-aides
Allocation minimale de vieillesse (916 €) 1 067 € après subventions
Salaire minimum (1 302 €) 1 399 € après subventions
Retraite de niveau confortable (3 000 €) 2 264 € après subventions

Face à ces chiffres, il est évident que la plupart des seniors ne pourront pas supporter financièrement ce niveau de maintien à domicile tout au long de leur vie.
Pour ceux confrontés à l’isolement ou atteints de maladies neurodégénératives, les EHPADs représentent parfois la seule option viable. Ces établissements permettent non seulement de différer l’entrée en maison médicalisée, mais offrent aussi des pauses temporaires du cadre domestique. Beaucoup proposent des séjours de jour ou des hébergements temporaires, allégeant ainsi la charge du maintien à domicile. Ces structures offrent également aux seniors la chance de participer à des activités stimulantes et de nouer des interactions sociales avec le personnel et d’autres résidents.

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